Récupération de points : une baisse attendue

Depuis juillet 1992 le dispositif du permis à points qui consiste à retirer des points de permis en fonction de la gravité des infractions au code de la route commises par les conducteurs a beaucoup changé.

Depuis juillet 1992 le dispositif du permis à points qui consiste à retirer des points de permis en fonction de la gravité des infractions au code de la route commises par les conducteurs a beaucoup changé.
Le changement n’est pas dans le dispositif qui lui n’a pas subi de grands changements, hormis la réduction du temps de récupération automatique des points en 2011 basé sur la loi Loppsi 2.
Mais la grande mutation s’est surtout fait sentir dans la typologie des conducteurs qui, ces 4 dernières années, ont suivi des stages de sensibilisation à la sécurité routière.
En effet, bon nombres d’entre eux ne sont en aucun cas ce que l’on pourrait appeler des « délinquants de la route ». A contrario, ce sont des conducteurs qui, au fil des années, après avoir commis des infractions généralement mineures donnant lieu au retrait d’un point ou deux, se retrouve avec un permis de conduire dont le nombre de points s’est considérablement affaibli avant d’avoir pu bénéficier du système de récupération automatique dans le laps de temps imparti.
Au fil des années, ce type de conducteurs s’est vu suivre un stage afin de consolider son capital de points.

Une expérience positive à 95 %

Pour la plupart, après avoir suivi un stage de récupération de points, pour environ 95 % d’entre eux, on enregistre une satisfaction probante quant à la qualité du stage qu’ils ont pu suivre. Cela se vérifie le plus souvent pas le taux de satisfaction enregistré par des organismes extérieurs comme par exemple « ekomi » qui enregistre les avis des stagiaires après le stage. On peut donc vérifier, particulièrement sur les résultats de Google les notes attribuées aux portails de diffusion de stage permis à points et aux Sites des organisateurs de stages.
Un phénomène assez étonnant quand on constate que la majeure partie des stagiaires, dès les premières heures de la formation pédagogique du stage de sensibilisation à la sécurité routière ont la fâcheuse impression d’avoir été pris en otage par le système du permis à points !
C’est là la preuve que la pédagogie déployée lors de cette formation est efficace et qu’elle permet, généralement à la fin du premier jour de stage, de véritablement sensibiliser les conducteurs en leur faisant prendre conscience des dangers de la route et de leur comportement quelquefois inadapté.
Dans la majeure partie des cas, la plupart des stagiaires s’accordent à dire que d’avoir suivi un stage a été une expérience positive et bénéfique.

Mais qu’en est-il de ces conducteurs après leur stage ?

Pour la plupart d’entre eux, après avoir réglé un stage entre 190 € et 220 €, payé l’amende ou les amendes dues aux infractions, sacrifié au moins deux jours de congés pour suivre un stage, l’addition est salée !
Certes c’est le prix à payer pour récupérer ces fameux 4 points supplémentaires sur son permis de conduire, mais pour la plupart, on ne les y reprendra plus !
C’est ainsi que depuis début 2014, l’ensemble des professionnels organisateurs de stage permis à points accusent une baisse de la fréquentation dans leurs stages.

Les effets combinés de la baisse

Cette baisse du marché des stagiaires s’explique par des effets conjugués. D’une part, la crise économique que traverse notre pays aujourd’hui a pour effet de diminuer le pouvoir d’achat de plusieurs catégories socio-professionnelles.
Comme nous l’avons évoqué, le coût d’un stage de récupération additionné de ses coûts induits (congés, déplacement, repas,…) représente un budget conséquent que certains français ne peuvent plus se payer.
C’est ainsi que plusieurs stagiaires, après avoir suivi un stage, sont d’autant plus vigilants pour éviter la perte de points de permis qui va grever leur budget. Ce phénomène a tout de même un effet pervers extrêmement dangereux : rouler sans permis !
Au-delà du coût de récupération de points, il faut considérer que de plus en plus de conducteurs, faute de pouvoir ou pour certains de vouloir effectuer un stage, roulent sans permis de conduire et par conséquences sans assurance.
Un autre point important explique aussi la baisse du nombre de stagiaires en 2014, c’est l’efficacité de la pédagogie des stages de sensibilisation aux risques routiers.
Dans ce cadre, on peut considérer que la qualité des stages permet vraiment de changer les mentalités des conducteurs.  On constate donc beaucoup de progrès en matière d’accidentologie et une réduction importante des décès sur la route ces dix dernières années.
Les organismes agréés, quoi qu’on en dise, ont un peu scié la branche sur laquelle ils étaient assis essentiellement de par la qualité des stages qu’ils organisent.
A cela nous pouvons aussi ajouter encore quelques points qui ont provoqué cette baisse. La disponibilité des radars fixes qui n’a pas été à la hauteur des taux de fonctionnement attendus a fait que moins de véhicules ont été verbalisés pour des excès de vitesse. Par conséquent, moins de verbalisation donne forcément moins de points perdus.
Enfin, combiné à un apprentissage de la conduite de plus en plus responsabilisant pour les jeunes conducteurs et une réduction sensible des points noirs sur les routes, ces facteurs accentuent certainement le phénomène de baisse générale.
Tous ces facteurs n’ont sans doute pas le même impact. Il y a de forte probabilité que le facteur essentiel de la baisse du marché soit en grande partie provoqué par la crise économique accentuée par les autres facteurs combinés.

Que va devenir ce secteur ?

Notre analyse, à un horizon de 5 ans minimum, nous amène à penser que d’une part, comme dans d’autre secteur d’activité, la maturité du marché global provoque généralement une baisse de prix.
En effet, sur un plan marketing, lorsque le marché d’un produit ou un service arrive à maturité, ce produit ou ce service commence à être déprécier en terme de prix de vente.
Ensuite, il se produira les phénomènes classiques que l’on peut observer dans le commerce en général. C’est-à-dire la prise du pouvoir par les grandes enseignes.
En effet, les grandes enseignes du secteur vont peu à peu, compte tenu de leur capacité financière, non seulement provoquer la chute des prix pour affaiblir leur petits concurrents mais aussi profiter de cet affaiblissement pour mieux racheter la zone de chalandise des plus faibles pour peu à peu prendre possession de la plus grande part de marché.
Seuls quelques irréductibles tenterons en vain de subsister pour finalement péricliter au profit des plus importants.
A l’horizon de 5 ans, prévoyons donc une forme de monopole du secteur du permis à points.
Profitez donc du phénomène de la baisse des prix des stages actuels avant de voir les prix de nouveau flamber dans quelques années.